Thursday, October 04, 2007

Mère et fille(s)

Être mère, c'est big. Être mère d'une fille, c'est bigger. Je m'explique...

À partir du moment où un petit coeur se met à battre dans notre bédon, notre corps est complètement chamboulé: fatigue, nausée, lourdeur, enflûre, etc. Et s'il ne s'agissait que de notre corps! Ben non, les émotions se mettent de la partie et notre cerveau se met en vitesse super-galactique: est-ce que je serai une bonne mère, est-ce que je suis prête pour ça, est-ce que c'est le bon moment, et patati et patata.

Changements, remises en question, émotions dans le tapis et on appelle ça la plénitude de la maternité! Ben, c'est vrai... C'est juste que ça vient avec les petits "hics" énoncés précédemment. 9 mois, c'est long, ça permet de répondre à ces questions, ça permet de s'habituer à l'idée de penser aux autres avant soi, ça permet de se mettre en mode "môman".

J'ai eu une première fille dans des conditions pas très idéales. Quoique non, elles étaient idéales, le père en moins: ma famille était très présente et supportante, mes amies compréhensives et dévouées, ma santé excellente (j'ai donné un concert 2 jours avant d'accoucher et j'allais encore danser dans les derniers jours) et mon moral numero uno.
Quand on m'a tendu mon bébé après plusieurs heures de travail (mais un accouchement rapide), je n'arrivais pas à "voir" si c'était un garçon ou une fille, malgré ses jambes grandes ouvertes. J'étais dans un état second, mon cerveau n'arrivait pas à décoder l'information, pourtant évidente. C'est à ce moment-là que je suis devenue mère, d'une fille.

Avoir une fille, c'est pas un fardeau, c'est pas plus compliqué, c'est pas un paquet de problèmes (ce qui n'est pas le cas en Inde où j'ai entendu à la radio ce matin qu'on se débarrassait parfois de foetus féminins pour ne pas se ruiner, parce que là-bas, l'histoire de la dot, c'est pas de la tarte...). Avoir une fille, quand on est une fille, c'est avoir la possibilité de tisser un lien très étroit avec quelqu'un qui va traverser les mêmes étapes que l'on a traversées dans un monde différent avec des influences différentes, mais avec un petit peu de soi.

Je m'explique. Quand j'étais enfant, j'ai vécu des choses de filles dans un monde "x". En vivant avec ma fille, je l'ai guidée, influencée et elle vit les mêmes choses mais dans un monde "y". Ce que je lui ai donné, elle s'en sert pour sa vie. Et j'ai choisi de lui donner le meilleur de ce que j'ai moi-même reçu de ma mère. On espère ainsi améliorer l'éducation que l'on donne à nos filles, j'imagine. Promouvoir le meilleur en évitant le pire.

Pourtant, le pire, les filles le vivent quand même. Et c'est peut-être nécessaire: les difficultés font probablement de nous des personnes plus fortes, mieux équipées. On peut toutefois mieux les guider, les prévenir, les préparer au "pire".

Sans faire de promotion ici, je seconde Guylaine qui parle d'une compagnie qui vend de la beauté (son message a beau être intéressant, on veut vendre ici...) d'une façon un peu plus saine, un peu plus réfléchie.

1 comment:

Anonymous said...

très touchant!